Le vrai mot de la fin !





Ça y est, c’est la fin de notre voyage, la fin de notre tour d’Amérique du Sud, c’est l’heure des bilans. Déjà, un premier constat s’impose à nous, notre tour n’a rien d’un tour. Il est plutôt fait de tours, de détours et de demi-tours. Notre itinéraire s’est fait au gré des rencontres, de la météo et de l’état des pistes qui ont tour à tour modelés nos envies. Finalement, rien ne s’est passé comme prévu, mais ça c’était prévu, car en fait, on n’avait rien de vraiment prévu. Et puis, l’Amérique du Sud, c’est immense et nous sommes beaucoup trop lents pour en faire le tour en si peu de temps. On aura tout de même fait plus de 40 000 kilomètres en 10 mois. Ça en fait des tours de roues...


Alors voici d’abord quelques chiffres qui sont, chacun leur tour, une représentation de notre voyage :

- 303 jours de voyage
- 40 000 kilomètres parcourus dont environ 15 000 sur des pistes
- Moyenne de 130 kilomètres/jour
- 8 pays traversés : 

                68 jours en Argentine ( 5 fois la France)
                60 jours en Bolivie (2 fois la France)
                59 jours au Chili (1,5 fois la France)
                59 jours au Pérou (2 fois la France)
                29 jours en Uruguay
                16 jours en Équateur (0,5 fois la France)
                11 jours au Brésil (16 fois la France)
                  1 jour au Paraguay

- 23 passages de douanes et 5 traversées en bateau avec le camping-car.
- Température : de - 25 °C à + 40 °C
- Altitude : de 0 à 5035 mètres (6088 m pour Gilles !)





Budget :

Parce que c'est une question que l'on nous pose peu mais qui est très souvent sous-entendue dans les discussions, nous allons simplement retracer les grandes lignes budgétaires d'une telle aventure :

- Une moyenne de 850 € /mois dont 320 € de carburant. Le reste comprend l'alimentation, les visites, les péages, les souvenirs, les réparations, etc
- Dépenses totales pour le camping-car : 1700 € (réparations et pneus)
- L'autre poste budgétaire important concerne évidemment les trajets en avion et le bateau pour amener Pataud en Uruguay : 7800 € au total





Tout cela pour vivre des moments merveilleux...en voici quelques-uns :

- Affronter la tempête le long du canal de Beagle près d’Ushuaïa et se savoir au bout du monde !
- Voir surgir une baleine à 5 mètres de nous
- L'arrivée dans le sud Lipez en Bolivie : être devant le laguna blanca avec le volcan Licancabur en toile de fond
- Contempler le glacier du Perito Moreno, à l’affût du prochain mouvement de ce monstre de glace
- Déambuler dans les marchés avec le sentiment d'être au cœur de la vie bolivienne
- Apercevoir les dauphins en traversant le détroit de Magellan
- Effleurer la forêt amazonienne
- Surplomber les chutes d'Iguazù et se sentir aussi vulnérable que mouillé !
Mais encore tellement d'autres...

























Quelques moments difficiles :

- Notre arrivée à Coyhaique au Chili un vendredi soir : plus de gaz, plus de chauffage, plus d'électricité. Weekend entier sous la pluie et dans le froid car tout est fermé...
- Se retrouver à 18 heures à plus de 4700 mètres dans le Sud-Lipez (Bolivie) avec une réserve limite de carburant et une piste enneigée face à nous !
- Être obligé de négocier les péages en Equateur car nous ne pouvons pas retirer d'argent et n'avons aucune monnaie ! (carte bancaire bloquée pour utilisation frauduleuse...)
- Notre dernier weekend sur le continent où rien n'a été simple, où nous avons cumulé les problèmes avec Pataud jusqu'à se retrouver, 24 heures avant de prendre l'avion, avec encore une montagne de choses à faire !
- Pour Sarah : les vagues du Pacifique (un peu trop fortes à son goût et elle y a goûté !)


Je vous assure, des fois c'est pas drôle !
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L'Uruguay ou retour à la case départ !

Du 10 au 30 Novembre 2015

Ces derniers kilomètres qui nous séparent de la capitale apparaissent un peu étranges. Nous sommes à la fois pressés d'arriver mais aussi déjà tristes et nostalgiques de quitter cette vie de nomade. Il nous reste environ 20 jours avant le retour mais nous sentons bien qu'une fois arrivés à "destination" cela sera différent.
En attendant, la route est belle et les paysages un peu plus variés qu'en Argentine. Nous nous arrêtons près d'un lac afin de se dégourdir les jambes. Le site est agréable et pratique : eau et électricité gratuites, jeux pour Sarah. 





Le choix est fait, on s'installe ici pour la nuit et comme le hasard fait bien les choses, une famille urugayenne en camping-car arrive peu après. Sarah joue à la grande soeur et le papa nous donne une information de taille : il existe un magasin à Montevideo pour les camping-car ! Nous n'en revenons pas de la facilité... nous allons pouvoir effectuer les quelques réparations qu'il nous reste sans avoir à courir partout ! (enfin on espère !). L'adage de  Gilles : "rien ne sert de s'inquiéter à l'avance" trouve encore un argument !





"Tu sais, de toute façon, mon papa il a toujours raison !"

Montevideo


Et voilà, la boucle est bouclée ! Un relâchement général se fait sentir. Finies les heures de route mais en contre-partie nous nous sentons presqu'un peu désœuvrés. Il nous faut trouver un nouveau rythme et la météo des premiers jours ne nous y aide pas : vent, pluie, froid (à peine 17 °, on ressort les couettes !)... Nous en sommes réduits à arpenter les centres commerciaux et renouons avec nos vieux réflexes occidentaux. Bref, c'est un peu la déprime ! Passées les démarches relatives à la vente du camping-car (trouver un lieu de gardiennage,  aller se renseigner au service des douanes pour les formalités d'importation, changer la pompe à eau, etc.), nous espérons bien trouver un endroit plus tranquille pour profiter de nos 2 dernières semaines !
Pour cela nous quittons la capitale et tentons notre chance un peu plus au nord. La vie en Uruguay est chère : l'alimentation, les péages, le carburant, les campings... L'empreinte culturelle est aussi moins évidente à percevoir et je pense que nous n'avons tout simplement plus envie d'aller à sa recherche.
Nous restons tous les 3, ensemble dans Pataud, au bord de l'Océan. 





L'endroit est désert, il n'y a rien ni personne mais cela nous convient ! Le temps s'écoule au ralenti mais les quelques jours passés ici passent cependant très vite...






"Georges", notre tortue de mer !






Chaque instant prend une saveur particulière, la fin de notre aventure approche...




Nous sommes à 8 jours du départ et nous retournons vers la capitale avec un planning bien chargé pour la semaine : lieu de gardiennage pour Pataud à déterminer, tri intégral de son contenu,  lavanderia, vidange, grand nettoyage... C'est incroyable tout ce que l'on se retrouve à devoir faire en dernière minute ! Nous aurions pu le faire avant se dit-on mais en réalité, en occupant le camping-car jusqu'au dernier moment, on ne peut guère faire autrement. 
Un des problèmes de la semaine a été de résoudre l'équation suivante : comment faire rentrer tout ce que nous avons dans Pataud dans seulement 3 valises ? Et bien, nous avons beau trier, jeter, donner... ce n'est pas possible ! Sarah ne veut se séparer d'aucun jouet, livre ou même simple coquillage, cela ne nous arrange pas... De notre côté, nous sélectionnons l'essentiel et arrivons au résultat suivant : il nous manque 2 bagages ! Notre retour risque d'être...chargé !


" Pour voyager heureux, voyager léger !" On essaiera de s'en rappeler...

Pour nous compliquer un peu (beaucoup en fait...) l'existence, notre nouvelle pompe à eau toute neuve se met à fuir 48 heures avant la fin ! Pour simplifier, nous n'avons plus d'eau au robinet... Nous filons aussitôt chez celui qui nous l'a vendu mais il ne peut la réparer ou la changer que lundi ! C'est sympa mais nous déposons Pataud dimanche au gardiennage pour prendre l'avion, nous, lundi ! Nous sommes navrés car nous avions fait en sorte que tout fonctionne bien pour les nouveaux voyageurs mais ils devront aller eux-mêmes la faire réparer... Et puis ce n'est pas simple car nous devons finir le nettoyage et sans eau je vous laisse imaginer... On bidouille, on se débrouille, on fait du mieux qu'on peut : Gilles réinstalle l'ancienne pompe, c'est le roi de la "bomba de agua" maintenant ! On perd quand même beaucoup de temps et on se retrouve à passer notre dernière nuit dans Pataud au milieu d'un capharnaüm sans nom ! On avait espéré un peu mieux mais nous sommes de toute façon trop fatigués pour nous plaindre... Demain réveil aux aurores pour une dernière journée marathon !



Et dire que demain tout devra être impeccable !...

Plusieurs fois pendant le voyage, en pensant au départ d'autres familles rencontrées en route, je me suis demandée comment pouvait se dérouler une dernière journée, quels étaient les sentiments éprouvés... J'avais imaginé beaucoup de choses mais certainement pas ça ! Nous courons à droite, à gauche, au milieu... nettoyage, vidange, finir nos bagages, décharger le tout à l'hôtel, re-ménage et.... Pataud est enfin prêt ! Pour être honnête, la sérénité n'a pas été le maître mot de la journée mais nous y sommes arrivés et même si nous avons un peu de retard (Gilles déteste ça !), Pataud est déposé au gardiennage comme prévu. Ce qui n'était pas prévu c'est que  c'est nous qui devions payer en le laissant... Nous n'avons plus assez de monnaie, nous n'arrivons pas à en retirer (encore un compte bloqué pour fraude ???), décidément rien ne sera simple en cette fin de voyage ! 

En laissant Pataud la tension retombe, l'émotion est grande, le voyage est fini... Voyant mon regard triste Sarah me dira : "tu sais maman, moi je ne suis pas triste parce que j'y penserai toujours à l'Amérique du sud, et je suis contente de revoir mes mamies !". Elle a bien raison cette enfant, mais n'empêche...






Au moment où j'écris ces dernières lignes nous sommes au dessus de l'Atlantique, les filles dans un avion, le garçon dans un autre... Nous aurions évidemment tous préféré être ensemble mais notre porte-monnaie en a décidé autrement. Question bagages nous avons passé avec brio l'étape tant redoutée de la pesée et avons même 100 grammes de marge sur chaque valise !... Plus que 18 heures de voyage et nous pourrons nous rejoindre à Nantes (au moins nous 3 car les bagages j'ai un peu des doutes...). Nous allons retrouver avec joie notre petit comité d'accueil (mamie Colette est dans les starting-blocs !), mais aussi la routine française, certainement à peu près telle que nous l'avons laissée... Pour nous, la mesure du temps écoulé depuis notre départ est difficile à évaluer : nous sommes partis il y a 10 mois et aujourd'hui nous avons l'impression que c'était hier ! Pourtant, ce voyage nous a semblé long dans la mesure où chaque journée a apporté son lot de découvertes et a été vécue pleinement. Nous avons en à peine 1 an vu et partagé tant de choses ensemble ! Dans nos esprits c'est aussi un peu le fouilli... Nos sentiments se bousculent : nous sommes heureux de rentrer, mais aujourd'hui, encore plus qu'un continent, c'est un mode de vie que nous quittons... 



Merci pour l’accueil !


Cette expérience restera toujours en nous, peu importe ce que le futur nous réserve. Et si parfois nos pensées semblent lointaines, si nos regards vous échappent ou si au contraire nos rires vous semblent incongrus, ne soyez pas étonnés, cela sera certainement notre moyen de nous évader ensemble,  à nouveau...




A trois, nous y sommes allés !



Argentine et Iguaçu : on ne s'en lasse pas !

Argentine...nous revoilà !

Du 5 au 9 Novembre 2015

Nous battons notre record de vitesse pour le passage de frontière : 10 minutes et même pas besoin de sortir du camping-car ! Nous retrouvons l'Argentine, pays quitté il y a 5 mois déjà (mais que de chemin parcouru depuis !). Quel bonheur de comprendre à nouveau les gens qui nous parlent et de se faire comprendre (enfin à peu près car même si nous avons beaucoup progressé, nous ne sommes pas encore arriver au niveau expert de la méthode Assimil !).
Nous retrouvons l'ambiance particulière de ce pays : tout est fermé jusqu'à 16 h mais par contre, ensuite, tout le monde est dehors jusqu'à...très tard ! Sarah peut à nouveau profiter d'un parc de jeux avec plein de copains, elle est heureuse !




Mais il est temps d'aller se reposer car demain, une autre grande journée nous attend : les chutes d'Iguaçu version Argentine...


Iguaçu...on en redemande !

Cette fois-ci le parc est si grand que nous pouvons nous y promener toute la journée, à travers une végétation tropicale exubérante. 


" C'est moi le guide, j'ai la carte en main !"

C'est agréable, le ciel est bleu, il ne fait pas trop chaud et nous découvrons les chutes sous un autre angle. Après avoir eu une vision plus globale au Brésil nous avons ici le sentiment de les voir autrement, plus proches, encore plus grandioses !





Le fleuve Iguazú atteint en réalité une largeur de 1500 mètres lorsqu'il arrive ici. Il vient alors buter sur une abrupte faille géologique, donnant naissance à 275 chutes sur un arc de cercle de 2,7 kilomètres de long ! 






Aucun endroit au monde (pas même les chutes du Niagara ou du Zambèze paraît-il), n'impressionne autant par sa puissance.





Ce sont des milliers de litres d'eau qui se déversent à chaque seconde dans un grondement assourdissant, provoquant des nuages de bruines énormes ! La douche est encore garantie...
Nous passerons donc la journée à sillonner sur les différents sentiers. 






















Nous finirons par le clou du spectacle : la gargantua del diablo ( gorge du diable...).
Une longue passerelle nous y amène, surplombant ainsi le cours du fleuve, apparemment tranquille. Et puis, presque sans prévenir, nous arrivons juste à l'endroit où le sol semble s'être effondré et où toute cette eau tombe subitement. Tout au long de notre voyage, la nature nous a donné de formidables exemples de sa beauté mais là, quelle puissance ! Ça prend au ventre, ça laisse sans voix... L'émotion est certainement encore plus présente car nous savons que cela signe également un peu la fin de notre aventure, les chutes d'Iguazù étant notre dernier grand rendez-vous avec dame nature. Mais quel spectacle et quelle fierté aussi pour nous d'avoir relevé ce défi et d'être tout simplement ici...



Nous y sommes et comme dans les rêves, l'arc en ciel qui semble nous suivre depuis le début est là lui aussi, rendant ce moment encore plus magique ...




Derniers tours de roue...

Les chutes d'Iguazù derrière nous, il nous faut atteindre notre ultime et dernier objectif : rallier Montevideo, capitale de l'Uruguay. C'est là que le 30 Novembre nous laisserons Pataud, tandis que nous nous envolerons vers la France. En attendant, un dernier plaisir simple nous motive : aller construire des châteaux de sable devant l'Océan Atlantique !
Il ne nous reste que 1500 kilomètres environ mais nous ne voulons pas trop traîner en route afin d'avoir le temps de... prendre le temps dans les derniers jours !

À vrai dire cela commence mal car dès le 2ème jour et après 100 kilomètres de route, on entend un gros "BOUM"! Pas de doute, nous venons d'éclater un pneu... Décidément, ils ont résisté à beaucoup d'épreuves mais arrivent maintenant à bout de course. Le problème c'est que nous n'avons pas de roue de secours car nous avions prévu de changer tout ça à Montevideo (pas très malin mais trouver des pneus de la bonne taille est un vrai challenge). On se retrouve donc un samedi après-midi en bord de route à démonter en plein soleil. Gilles commence à avoir l'habitude ! S'en suit une course au pneu à Posadas, ville heureusement toute proche mais dont les magasins sont fermés (c'est comme ça le samedi après-midi en Argentine !). Nous hésitons : rester dans cette grande ville sans intérêt jusqu'à lundi (sans être sûrs de trouver notre bonheur au final), ou reprendre la route avec 3 roues à l'arrière. Nous choisissons la deuxième solution et trouverons au final 2 pneus tout neufs dans une grosse bourgade une fois le week-end passé.

Malgré cela nous retrouvons très vite nos habitudes argentines et les journées de route que nous effectuons nous font penser au début du voyage. Les longues lignes droites s'enchaînent, traversant des paysages plaisants mais un peu monotones. Nous nous arrêtons en fin d'après-midi dans les villages, où les parcs offrent à Sarah des heures de jeux. Elle a bien besoin de se de dépenser notre petite fée car elle passe ses journées à colorier, dessiner, compter.... Elle réclame sans arrêt : "on fait l'école ?" et nous devons trouver sans cesse de nouvelles activités...vivement les vacances ! Espérons que cet engouement persistera au retour !



Et cela pendant des heures !...

En attendant, il est venu l'heure de quitter l'Argentine et de franchir notre dernier poste de douane avec Pataud. Nous le ferons en nocturne (une première pour la dernière !), car ce petit poste frontière n'ouvre que la nuit...Nous sommes bien rodés maintenant et tout se passe tranquillement même si Sarah veut empêcher le douanier de voir sa chambre lorsqu'il effectue la "fouille" du camping-car et même si ils ont oublié que l'on fesait 3,10 mètres de haut et que l'on ne pouvait donc pas sortir (donc obligé de retourner, expliquer, redonner les papiers, etc..afin d'avoir le ticket nous permettant d'emprunter la sortie poids-lourds !). Bref, c'est bon, nous sommes en Uruguay !



" J'arrive, attendez-moi !"




Brésil








"Bon, vous venez ou non ?!?"


Du 25 Octobre au 5 Novembre 2015

Lors de la préparation de ce voyage, la question concernant notre passage au Brésil s'était évidemment posée. Plusieurs éléments nous avait fait y renoncer : sécurité surtout, taille démesurée, méconnaissance peut-être tout simplement du pays.
Pourtant, en étudiant notre trajet retour, la possibilité de pouvoir effleurer ne serait-ce qu'un petit peu ce géant d'Amérique du sud nous avait donné des ailes ! Nous ne nous sommes pas vraiment préparés et avons eu seulement quelques échos de voyageurs mais aujourd'hui nous sommes heureux d'y faire nos premiers pas.

La différence avec la Bolivie est très vite ressentie. Tout est beaucoup plus propre, plus moderne, plus riche semble-t-il... Les marchés locaux ont disparu, faisant place à des petits supermarchés à l'intérêt limité. Nous ne ressentons plus du tout la culture bolivienne, nous avons vraiment changé de pays ! Mais avant tout, le premier vrai changement va se révéler être un sérieux handicap : on ne comprend rien lorsqu'ils nous parlent ! En effet,  le portugais est ici la langue officielle et si à l'écrit cela ressemble à l'espagnol, à l'oral c'est une autre histoire !

Une fois la frontière rapidement passée (pas d'importation du véhicule ici), nous entrons dans le région du Pantanal. Nous devons admettre que nous n'avons pas été très futés dans cette histoire car sans avoir étudié vraiment un itinéraire auparavant, sans guide, sans avoir de wifi depuis plusieurs jours et sans croiser d'éventuels informateurs (c'est dimanche et nous voyons très peu de monde), nous enchaînons les kilomètres sans nous poser davantage de questions... La chaleur est assommante et frôle les 40 degrés ! C'est encore en roulant, fenêtres ouvertes, que nous sommes le mieux... 

La route est belle, sans difficulté, et chemine à travers des paysages verts et humides. Le décor est agréable sans être exceptionnel. Nous faisons une courte halte à Miranda pour se ravitailler en eau fraîche et établissons notre bivouac à l'écart du bruit. Nous sommes contents, nous avons bien roulé et profitons du peu de fraîcheur que nous offre la soirée pour admirer les lucioles.
Nous arrivons le lendemain à Bonito : nous avions au moins retenu ce nom comme étape intéressante sur notre trajet ! Effectivement, la région apparaît prometteuse en nouvelles découvertes : plongée dans les eaux cristallines environnantes, observation d'animaux, activités à sensations diverses et variées. Malheureusement, le nom de la ville est associé au logo mastercard et nous allons très vite comprendre pourquoi : toutes les activités sont chères, parfois très chères... 


Nous sommes ici dans la Mecque du tourisme où l'on retrouve les riches brésiliens amateurs de nouvelles expériences. Nous nous rendons également compte que nous sommes passés dans le pantanal sans explorer les sites les plus intéressants ! Nous sommes un peu déçus mais la perspective de faire demi-tour  soit environ 300 kilomètres aller-retour suffit à nous faire renoncer. Il faut dire qu'en arrivant à Bonito, une maladie soudaine nous frappe : la "flemmingite aiguë" ! En terme un peu moins médical cela signifie que nous n'aspirons qu'à nous poser tranquillement, à jouer, à discuter, et à barboter dans la piscine ! La chaleur et tous les kilomètres parcourus ont eu raison de nous...

Le deuxième jour, l'orage éclate et si d'un côté cela permet de rafraîchir l'atmosphère, d'un autre côté cela nous empêche de prévoir une quelconque activité. Quel dommage ! Bon, demain, on se bouge ! Nous n'avions qu'un simple objectif sans grande prétention : aller au balnéario du village. Et bien même ça nous n'avons pas réussi !!!

Nous avons trouvé un coin sympa pour se poser avec un accès direct à la rivière...







C'est parti, on plonge !


















Les eaux cristallines nous permettent de voir les poissons comme si nous étions dans un aquarium géant ! 








Le soir, un perroquet et des toucans viennent nous saluer avant d'aller se coucher...Quel privilège nous avons de pouvoir les voir sauter de branches en branches juste au dessus de nos têtes ! 






Le lendemain, réveillés par ... le même toucan certainement ! on se décide quand même pour le balnéario tout proche. Finalement, nous avons préféré notre petit bout de rivière de la veille mais admettons que c'est plus simple d'avoir un œil sur Sarah ici...





Manger une glace quand il fait 40 ° est un véritable défi !








Dernière nuit à Bonito ... demain, une étape incontournable nous attend ! 








 Et oui, après avoir vu 23 (?) fois le dessin animé "Rio", impossible de passer au Brésil sans voir les perroquets dans leur milieu naturel.



Les perroquets dans la fosse de la mort...

Petit problème...

Bon tout ça était bien sympa mais nous avons maintenant un problème à résoudre : Gilles a un sérieux mal de dent et nous voilà donc à la recherche d'un dentiste. Nous sommes samedi et après avoir tourné 2 heures en demandant dans les hôpitaux et à différentes personnes dans la rue, nous en sommes au même point : toujours mal aux dents et toujours pas de dentiste... Nous ne savons pas comment font les gens d'ici mais nous, les poches pleines d'antalgiques, nous allons aller voir ailleurs... Nous faisons une halte à Ponta Ponrà... Nous sommes au Paraguay ! enfin dans la zone détaxée où l'on retrouve tous les produits made in China. Sarah passe 1 heure au rayon jouet (elle n'avait pas vu un tel choix depuis bientôt 10 mois !), et nous, à la recherche éventuellement d'un ordinateur, ressortons bredouilles ... Nous avons quand même trouvé une nouvelle valise que l'on espère magique dans la mesure où l'on espère pouvoir y faire rentrer l'intégralité du contenu du camping-car !

Moi aussi j'ai une valise avec des pouvoirs magiques !

Nous reprenons ensuite notre route en direction des chutes d'Iguazù. Aujourd'hui, les brésiliens ne se font pas entendre (très étrange tout ça...). C'est bien dommage car nous attendions lundi pour trouver enfin un dentiste mais malheureusement tout est fermé ! Nous réalisons que c'était La Toussaint hier et ici cela semble férié le lundi aussi... Courage Gilles !

Nous arrivons donc à Foz do Iguazu, grande ville à proximité des fameuses chutes du même nom. Nous les évoquons depuis le début du voyage en se disant : "nous y passerons au retour si nous avons le temps, si tout se passe bien, si nous pouvons..."
Et bien voilà, nous sommes juste à côté mais le destin semble en avoir décidé autrement car lorsque nous nous levons, des trombes d'eau s'abattent sur nous... Puisque nous ne pouvons pas aller voir les chutes, autant être efficace ! Nous aurions voulu commencer par le dentiste mais un mécano nous attend alors c'est parti pour une journée garage...ce n'est pas ce qu'il y a de plus sympa mais nous voulons refaire une petite santé à Pataud afin de le préparer pour le nouveau voyage qui l'attend. Pendant que le garagiste s'occupe de changer plaquettes de frein et courroie d'alternateur, Gilles effectue les petites réparations internes et moi je m'occupe entre l’écriture du blog (enfin !), tri des placards et Sarah.


Les chutes d'Iguazù !

Le lendemain, le ciel est toujours couvert mais ce n'est pas grave, nous allons enfin les voir ces chutes d'Iguazù ! Celles-ci se trouvant à cheval sur la frontière Argentine Brésil, il est souvent dit ici : " Vous les Argentins vous avez les chutes (parce que la majeure partie se trouve en Argentine ) mais nous, les Brésiliens, nous avons la vue !".
Allons voir si c'est vrai...

Après seulement 10 minutes de marche, la réponse est sous nos yeux !



SPLENDIDE !

Nous poursuivons tranquillement le parcours, saluant au passage de nouveaux compagnons, les coatis.





Ces petites bêtes semblent mignonnes mais peuvent être dangereuses lorsqu'elles ont décidé de vous chiper votre pique nique (nous le constaterons plus tard à nos dépends...).






Nous essayons de faire abstraction des autres touristes et profitons de chaque nouvelle vue. Nous approchons donc peu à peu des chutes, pour finalement être trempés jusqu'à l'os !





C'est mieux que la douche maman !























Nous quittons ces incroyables cascades en leur disant à bientôt, nous irons vous voir en Argentine !









Mais avant, petit tour chez le dentiste... Malgré quelques appréhensions nous retrouvons un cabinet et une professionnelle digne de ce nom (heureusement que cela ne t'est pas arrivé en Bolivie...). Seul le développement des clichés radios est un peu archaïque (dans une petite boîte noire style développement photo)... Bref, Gilles ressort avec un traitement antibiotique digne d'un cheval et nous croisons les doigts pour que cela suffise !


Brésil, le mot de la fin...


Nous ne serons restés que 12 jours dans ce gigantesque pays et n'avons donc aucunement l'intention de prétendre le connaître : il mérite à lui seul un voyage en Amérique du sud ! Contrairement aux idées reçues, nous n'avons pas ressenti de climat particulier d'insécurité mais nous ne nous sommes pas aventurés dans les grandes villes ou sur la côte. Les brésiliens nous ont offert un visage souriant et même si nous n'avons eu que des contacts éphémères, leur amabilité semblait sincère.

Nous saluons donc le Brésil et voilà ce que nous garderons sûrement en mémoire :
- c'est chaud le Brésil, très chaud !
- c'est beau ! Surtout les poissons de Bonito, les perroquets multicolores, les toucans et autres animaux un peu étranges que nous avons croisés
- c'est cher...mais il faut dire que l'on venait de Bolivie...
- c'est vert ! Et nous ne nous sommes même pas approchés de l'Amazonie !



A bientôt en Argentine !